Pourquoi réagit on souvent de manière impulsive à la critique ?

Parce qu’une critique — ou ce que l’on interprète comme tel — est fréquemment vécue comme une menace, une mise en cause personnelle. Elle touche à l’image que l’on a de soi, à notre besoin de reconnaissance, à notre désir d’être à la hauteur. D’où cette réaction immédiate, parfois disproportionnée, qui nous pousse à rejeter en bloc le propos, à nous justifier vivement, ou à nous refermer.

C’est gênant car cette impulsivité rend difficile l’accueil du feedback, empêche toute discussion un tant soit peu conflictuelle, et fait qu’une simple remarque peut suffire à faire monter la tension. Une divergence d’opinion devient vite une attaque. Cela peut dérouter l’entourage, qui ne comprend pas toujours ces réactions à fleur de peau. Et c’est aussi de nature à troubler l’équipe car cela crée un climat d’insécurité psychologique.

En réalité, ce n’est pas tant ce que l’autre dit qui déclenche notre réaction que ce que nous entendons, ce que nous projetons, ce que cela ravive en nous. Ce réflexe défensif renvoie souvent à une blessure ancienne, à une insécurité identitaire, à un sentiment de rejet ou d’injustice mal digéré. Notre ego est touché, et nous nous identifions alors trop à nos idées, à nos actes — comme si les remettre en question revenait à remettre en cause notre valeur personnelle.

D’une manière générale, nous avons tendance à surestimer le regard des autres sur nous. C’est ce que la psychologie appelle le ‘’spotlight effect’’ : nous croyons être bien plus observés et jugés que nous ne le sommes réellement.

La bonne nouvelle, c’est que cela se travaille. Il est possible de sortir de cette mécanique réactive en s’attachant s'attacher à identifier ce qui se joue derrière cette impulsivité. L’hypersensibilité à la critique peut cacher du perfectionnisme, un manque d’estime de soi, un besoin de contrôle, un syndrome de l’imposteur, une peur du jugement des autres.

Un accompagnement, comme le coaching, peut alors être précieux pour développer une posture réflexive, renforcer son intelligence émotionnelle, apprendre à dissocier son identité de ses opinions ou de ses performances, à gagner en estime de soi.

C’est ainsi que, progressivement, on peut apprendre à ne plus prendre toute remarque comme une mise en danger, mais comme une opportunité de se comprendre, de s’ajuster, et de s’accepter tel que l’on est

Précédent
Précédent

Et les chaussures ?

Suivant
Suivant

Faire confiance : un pari gagnant!