L’opposition factice entre Leadership et management

On oppose encore trop souvent, à tort, le management et le leadership.
Cette distinction rigide, popularisée notamment par Warren Bennis (1925-2014), grand théoricien du leadership moderne et auteur de ''On Becoming a Leader'' repose sur une opposition célèbre : ‘’le manager sait ce qu’il doit faire, le Leader sait ce qu’il faut faire’’.

Henry Mintzberg, autre figure majeure de la pensée managériale, a marqué à juste titre, clairement son désaccord, en considérant que management et leadership sont les deux faces d’une même pièce. Séparer artificiellement appauvrit la compréhension du rôle du dirigeant.

Un management sans leadership manque d’inspiration, de souffle, et de capacité à entraîner. À l’inverse, un leadership dépourvu de compétences managériales engendre le désordre, l’incohérence et une action inefficace.

Selon une enquête IFOP de 2021, ce que les salariés attendent en priorité de leur manager, ce sont justement des qualités de leadership : capacité à décider, à déléguer, à donner du sens.

Un bon dirigeant doit savoir conjuguer les deux, plus ou moins, en fonction de sa Personnalité et de sa position ‘’Comment pourrait-on dépendre d’ailleurs durablement de quelqu’un qui ne manage pas ?’’ se demande Mintzberg.

▶️ Le leadership n’est pas le culte d’un héros solitaire, mais une fonction sociale enracinée dans un collectif.

Dans cette optique, la définition élargie du management que propose Mintzberg (2011) est particulièrement éclairante. Il distingue cinq grandes familles de compétences managériales:
1️⃣ Compétences liées au rapport à soi : conscience de soi, gestion du stress
2️⃣ Compétences liées au rapport aux autres : empathie, altérité
3️⃣ Compétences liées à l’action : capacité à entreprendre, à prendre des risques, à agir et gérer la performance
4️⃣ Compétences liées au pouvoir : capacité à influencer, à fédérer
5️⃣ Compétences liées au grandissement de soi : capacité d’apprendre continument, de remise en cause personnelle, de développement personnel

➡️ On pourrait aussi ajouter une sixième compétence : la capacité à naviguer politiquement dans des organisations complexes, c’est-à-dire à comprendre les jeux d’acteurs, les intérêts divergents, et à composer au mieux avec eux pour jouer efficacement son rôle.

PS: Hommage au dessinateur Tesson pour ce dessin désopilant

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