Le leadership : une affaire de relation, pas de style

C’est le message fort d’une étude récente publiée dans le Journal of Management Studies (voir références plus bas) par Nathan Eva et Joshua Howard . Cette recherche apporte un éclairage neuf et décapant sur le leadership, remettant en question les approches dominantes du leadership.

L’étude s’appuie sur une approche économétrique, testant les douze styles de leadership les plus en vogue (transformationnel, authentique, éthique, etc.) auprès de 4 000 répondants répartis dans cinq pays.

Le constat est clair : ces styles, souvent considérés comme distincts, présentent en réalité davantage de similitudes que de différences. Ces styles partagent l’essentiel.

Le vrai facteur distinctif, celui qui explique l’efficacité d’un leadership (‘’variance partagée’’), n’est pas le style adopté, mais la qualité de la relation entre le leader et ses équipes.

La variété des styles spécifiques, au fond, ne fait que ‘’réemballer’’ les mécanismes de base que sont :

➡️ la perception du Leader (l’aime t’on ou pas ?)

➡️ et des comportements ‘’observables’’ : orientés vers la tâche, vers les relations ou le changement

▶️ Partant de ce constat, l’étude recommande de simplifier les programmes de formation en leadership, en se focalisant sur des comportements fondamentaux alignés avec les valeurs fondamentales de l’organisation, plutôt que de courir après des styles "tendance".

▶️ Ces valeurs sont les principes partagés, implicites ou explicites, qui fondent une culture d’entreprise et guident comportements et décisions : intégrité, responsabilité, innovation, collaboration, transparence, respect…

▶️ C’est une incitation, ‘’à faire simple’’, en se concentrant moins sur la recherche d’un style ‘’idéal’’ de Leadership et davantage sur la construction de relations de confiance solides avec ses équipes.

Cette vision relationnelle fait écho aux travaux académiques qui tendent à montrer que le leadership repose sur un équilibre entre compétence (puissance, vision) et chaleur humaine (sympathie). Ce n’est pas un jeu entre “être fort” ou “être aimable”, c’est la combinaison des deux qui inspire confiance.

La pertinence de cette approche est confirmée par le Global Leadership Report 2025 de Gallup, une vaste enquête menée dans 27 pays. Quatre qualités clés y émergent, dans l’ordre d’importance attribué par les répondants :

1️⃣ Une vision claire (56 %)

2️⃣ Une relation de confiance (33 %)

3️⃣ L’empathie (7 %)

4️⃣ La stabilité émotionnelle (4 %)

Cette convergence des recherches appelle à recentrer le leadership sur l’essentiel : non pas un style à adopter, mais une relation à construire, fondée sur la confiance, la clarté et la cohérence avec ses propres valeurs.

Il ne peut s’abstraire, non plus, du contexte de l’organisation, de son mode fonctionnement, de sa culture réelle, en bref d’une réflexion systémique.

Précédent
Précédent

Pourquoi tolère t’on les managers toxiques ?

Suivant
Suivant

La crise de ‘’milieu de vie’’ professionnelle