‘’J'ai peur, donc je suis’’

Cette formule de Roland Barthes est une version inversée du « je pense, donc je suis » cartésien qui a incité, en France plus qu’ailleurs, à bouter les émotions hors de l'entreprise.
On sait désormais — notamment grâce aux travaux d’Antonio Damasio — qu’aucune décision véritablement rationnelle ne se prend sans une part d’émotion. Raison et émotion ne s’opposent pas : elles se complètent.
Pascal, bien avant les neurosciences, écrivait déjà : ''L’homme est un roseau pensant, mais un roseau qui tremble.''
Or, si l'on veut être capable de se gérer soi-même, un préalable pour gérer les autres, il est important d'identifier ses peurs pour pouvoir les apprivoiser.
Dans un monde professionnel, où la performance est souvent associée au contrôle, à l'assurance et à la maîtrise de soi, la peur reste un mot tabou. Et pourtant…

La peur la plus répandue dans le monde du travail est, dit-on, celle de prendre la parole en public. Mais elle peut tout aussi bien être la peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être légitime, de décevoir, de dire non, ou, simplement, d’exister pleinement sous le regard des autres.
Ces peurs sont humaines, universelles et souvent inconsciente qui vont venir de notre histoire personnelle, de nos conditionnements sociaux, de notre vulnérabilité existentielle.

La phrase de Roland Barthes, extraite de fragments d'un discours amoureux, vient nous rappeler que la peur n'est pas un signe de faiblesse, mais un signe de vie.
La peur, c'est être concerné, oser, tenir un projet à une équipe, c'est refuser l'indifférence.
Au lieu de chercher à les effacer, il est utile d'apprendre à les écouter, à les nommer, à les domestiquer et à les transformer en énergie.

Des outils comme l’inventaire de personnalité Hogan, que j’utilise
régulièrement en coaching, permettent de les circonscrire assez précisément
.
La vulnérabilité, quand elle est assumée, est une des clés d’un leadership plus humain et donc plus puissant.