Chic, c’est la rentrée !
C’est la fin des vacances, le retour à la vie professionnelle. La fin d’une parenthèse enchantée, libérée des contraintes et des rituels du quotidien. Même les workaholics — et j’en ai été — peuvent ressentir un léger vertige existentiel avant d’être happés à nouveau par la machine infernale.
Ai-je raison d’accorder autant de place à mon boulot, à ma boîte?
Bonne question. Et chacun doit y apporter sa propre réponse.
C’est un fait que le travail a été largement désacralisé, comme le montrent toutes les enquêtes. Mais s’il n’est plus ‘’au-dessus de tout’’, il demeure très important, surtout en France.
Paradoxalement, le travail reste une passion françaiseAinsi, quand le CEVIPOF interroge, en 2023, un Britannique, un Allemand, un Italien et un Français sur leurs motivations au travail, le Britannique, dans une approche très transactionnelle, y voit, avant tout, un moyen d’existence alors que le Français, à l’autre extrême, considère le travail, en priorité, comme un lieu de réalisation de soi, l’Allemand et l’Italien se situant entre ces deux pôles.
Mais ce lien au travail est aussi un échange inégal, comme le souligne le philosophe Pascal Chabot (‘’Un sens à la vie’’, PUF, 2024). Je donne ce que j’ai de plus précieux, l’essentiel de mon temps et de ma vie éveillée pour traiter avec un animal à sang froid, l’entreprise, capable de me sacrifier si cela lui est nécessaire et chez qui je ne fais que passer.
➡️ D’où la question : jusqu’où s’engager ? peu ou prou, pas du tout ?
➡️ C’est à chacun de tracer sa ligne en fonction des leviers et motivations qui lui sont propres : la rémunération, le prestige, le statut, le métier, le sens, le lien social…
▶️ Le travail ne dit pas seulement qui nous sommes dans l’entreprise, mais aussi quelle part de nous-mêmes nous sommes prêts à lui offrir, et quelle part nous voulons garder pour nous même, nos proches, nos passions, notre liberté?
Chic, c’est la rentrée, et c’est une bonne occasion de revoir sa relation au travail, ses curseurs et de les ajuster si besoin est.