Le sentiment de l’imposteur : s’en faire un allié !
Je le vois surgir très souvent en coaching.
Et c’est… tout à fait normal.
Le « syndrome de l’imposteur » — expression popularisée à tort comme une maladie — a été mis en lumière en 1978 par les psychologues américaines Pauline Clance et Suzanne Imes. Mais elles-mêmes refusaient le terme de syndrome : il ne s’agit pas d’une pathologie, mais d’un sentiment, courant, humain, et même… révélateur.
Qui n’a jamais été touché ?
Ce sentiment se manifeste généralement par la conjonction de trois phénomènes :
➡️ La conviction que les autres surestiment nos capacités,
➡️ La peur d’être un jour ‘’démasqué’’,
➡️ Et la tendance à attribuer nos succès à des causes extérieures (la chance, le contexte, les relations, l’aide d’autrui…).
Le paradoxe, c’est que ce sont souvent les personnes les plus compétentes qui doutent le plus.
Et c’est là que le fameux sentiment de l’imposteur peut devenir un véritable aiguillon. Car, au lieu de nous paralyser, il peut nous pousser à nous engager davantage, rester curieux et à l’écoute, développer notre empathie, et renforcer notre capacité à apprendre et à progresser.
Résultat ? Les autres nous perçoivent comme encore plus compétent.
Le sentiment d’imposture touche plus facilement les perfectionnistes, dans un monde où la compétition, la performance et la comparaison — notamment via les réseaux sociaux — sont omniprésentes.
Il s’ancre souvent dans des peurs forgées dès l’enfance : peur de se tromper, d’être jugé, de décevoir, d’être rejeté… Mais aussi peur de réussir, car le succès implique de nouvelles attentes, de nouveaux défis.
Comment le dompter ?
➡️ En nommant ce sentiment, pour mieux l’apprivoiser.
➡️ En explorant les émotions et les peurs sous-jacentes.
➡️ En contextualisant : que dit mon environnement professionnel ? M’aide-t-il ou nourrit-il ce sentiment ?
➡️ En lâchant le perfectionnisme, en s’autorisant l’erreur.
➡️ En cultivant l’indulgence envers soi, la bienveillance, l’acceptation de soi tel que l’on est.
➡️ En osant demander de l’aide, et en faisant confiance aux autres.
Et surtout : en accueillant ce sentiment comme un allié. Il constitue une force motrice, à condition de ne pas lui laisser prendre toute la place.
Alors oui, pourquoi pas, vive le sentiment de l’imposteur !